Par Bill Caswell, National Society for the Preservation of Covered Bridges
Les ponts couverts du Nouveau-Brunswick reçoivent davantage d’attention dernièrement. Bien que ce soit une superbe nouvelle pour la communauté de préservation historique, cette attention découle de deux pertes importantes. On a enlevé le pont de French Village (pont no2 de la rivière Hammond) du comté de Kings en 2017 et le pont Bell (pont no3 de la rivière South Oromocto) du comté de Sunbury a été endommagé par des hautes eaux et de la glace et enlevé en janvier 2018. Les ponts couverts historiques du Nouveau-Brunswick sont non seulement une composante fondamentale du réseau de transport, ils sont également essentiels à son patrimoine. Nous avons perdu trop de ponts couverts au cours des dernières années. En plus de leur richesse historique, ils génèrent des retombées économiques importantes en attirant les touristes dans les communautés à proximité de ces structures.
Ma famille a passé plusieurs vacances et fait plusieurs voyages de camping au Nouveau-Brunswick au fil des ans. La province en a beaucoup à offrir à toute la famille : de magnifiques paysages, d’attraits naturels, des phares et bien sûr, des ponts couverts. Lors de la première visite en 1986 (avant nos enfants), notre but était de voir le plus de ponts couverts possible pendant notre voyage. Le rayer de la liste, prendre quelques photos, puis, au suivant! Les visites subséquentes étaient plus reposantes; nous prenions le temps d’observer le caractère unique de chaque location. Nous regardions les détails de la structure et tout ce qui l’entoure. Chaque lieu a sa propre personnalité.
Même si les ponts peuvent se ressembler, lorsqu’on regarde le portrait global, ils sont assez inhabituels. C’est seulement au Nouveau-Brunswick et au Québec que l’on retrouve un nombre important de ponts couverts. Presque tous les ponts couverts restants au Canada se retrouvent dans ces deux provinces. La variation des poutres triangulées de Howe souvent utilisées au Nouveau-Brunswick était idéale à l’époque. C’est une conception solide et les composantes du treillis pouvaient souvent être préparées à un endroit plus pratique à l’entrepreneur, puis transportées sur le site de construction du pont et assemblées sur place. On ne retrouve pas cette variation de la conception Howe à l’extérieur de la province, bien qu’elle soit très commune ici. Quant au Québec, on retrouve une conception Ithiel Town dans la majorité des ponts couverts. Cette conception de treillis est propre à la province du Québec.
Les similarités physiques entre les ponts couverts du Nouveau-Brunswick ne sont pas surprenantes puisque la plupart des projets de construction étaient gérés par le gouvernement provincial, contrairement aux états avoisinants où les administrations communautaires ou de comtés s’occupaient de cette tâche. Lorsqu’on étudie les archives des soumissions de projets des trois premières décennies du 20 e siècle, plusieurs noms apparaissent régulièrement : A. E. Smye, W. R. Fawcett, Whitman Brewer, C. J. B. Simmons et W. J. McKenzie. J’ai commencé à faire plus de recherche sur ces hommes afin d’en apprendre davantage à leur sujet et au sujet des ponts qu’ils ont construits. Si vous les connaissez un peu, j’aimerais avoir de vos nouvelles.
Lorsque la League for Rural Renewal s’occupait de faire des travaux d’entretien sur les ponts et créer des parcs publics près des ponts dans les années 1970, notre organisation a fait des visites des ponts de la région afin que les touristes américains puissent voir l’excellent travail effectué par ce groupe. Malheureusement, la League for Rural Renewal s’est apparemment dissoute après le décès de son créateur, l’honorable Milton Gregg.
Les récentes pertes ont renouvelé l’intérêt des gens sur les ponts. Ray Boucher est à la tête de la Covered Bridges Conservation Association of New Brunswick (l’association de préservation des ponts couverts du NouveauBrunswick). Ce groupe, avec l’appui de l’Association du patrimoine du Nouveau-Brunswick, a fait une énorme différence en peu de temps. Leurs efforts ont incité la Fiducie nationale du Canada à ajouter les ponts couverts du NouveauBrunswick à leur Palmarès des 10 sites les plus menacés au Canada. Cela a égalementmené à une étude du ministère des Transports et de l’Infrastructure pour évaluer les ponts couverts et déterminer la meilleure façon de les conserver pour qu’ils puissent aussi être utilisés par les gens des communautés qui les entourent.
Pour encourager le tourisme relié aux ponts couverts, mon épouse et moi avons organisé un voyage de groupe afin de partager notre amour du Nouveau-Brunswick avec tous. Notre groupe de 30 à 40 personnes visitera 25 ponts couverts et deux ponts non couverts avec treillis en bois du 25 au 28 juillet. Peut-être que nous vous croiserons en chemin?
Bill Caswell est président de la National Society for the Preservation of Covered Bridges depuis janvier 2014. Cet organisme bénévole et à but non lucratif a été créé à Boston, Massachusetts, en 1950. La mission de la société est de promouvoir la préservation de ponts couverts historiques à treillis en bois ainsi que recueillir des renseignements sur les ponts couverts et des photographies. Il s’occupe du site Web Covered Spans of Yesteryear (www.lostbridges.org), qui, avec l’aide de quelques chercheurs dévoués, a documenté plus de 13 000 ponts couverts (du passé et du présent) au Canada et aux États-Unis. Monsieur Caswell est ingénieur professionnelcertifié et travaille pour le ministère des transports du New Hampshire depuis les 35 dernières années.