La maison de la famille Collin à Saint-Hilaire est reconnue pour son architecture intérieure inhabituelle et son utilisation à l'époque de la prohibition.

Construit vers 1865 par Honoré Collin, ce bâtiment est une adaptation vernaculaire du style Regency. À l'origine, la façade avant de la maison donnait sur le fleuve Saint-Jean, car c'était la seule voie de transport présente à l'époque de sa construction. Bien qu'elle paraisse ordinaire de l'extérieur, la structure de ce bâtiment est plutôt inhabituelle à quelques égards importants. Au sous-sol, de grands cèdres entiers encore écorcés soutiennent le reste de la maison. Le plancher du premier étage est constitué de planches d'épicéa de cinq centimètres. En outre, le plafond de la cuisine est construit à partir de poutres en bois brut, tandis que le salon est doté d'un plafond à caissons et d'un plancher en planches équarries. Des genouillères constituées de racines d'épicéa soutiennent le toit et le plancher du deuxième étage, reliés au sol par des chevilles qui peuvent être resserrées selon les besoins. Ces éléments se fondent les uns dans les autres pour créer un design homogène et attrayant.

La maison est également remarquable pour son rôle dans le milieu de la contrebande à Saint-Hilaire. Tout au long de la période de la prohibition, dans les années 1920 et 1930, la maison a été le lieu d'une opération de contrebande, ce qui a été facilité par sa conception unique. Le sous-sol de la maison est exceptionnellement haut (plus de trois mètres), ce qui permettait aux camions d'alcool d'entrer facilement pour être déchargés à l'abri des regards indiscrets. L'alcool était ensuite stocké dans les combles de la véranda avant, accessible par le mur de l'une des chambres de l'étage.