Apprendre comment raconter et partager nos histoires patrimoniales

Par Katherine Biggs-Craft, Saint John Jewish Historical Museum
April 19, 2019

Si votre musée est comme le mien, vous rencontrez surement beaucoup de gens qui se sont servis d’Internet d’une façon ou d’une autre pour vous trouver, que ce soit avec Tourisme N.-B., le site Web de votre communauté ou les médias sociaux. Le truc, c’est de permettre à votre musée de se démarquer dans un monde riche en information afin d’attirer les visiteurs chez vous. Cela peut être assez simple, si vous vous y connaissez. Et voilà où La régénération à l’œuvre/la Fiducie nationale du Canada rentre en jeu (https://regenerationworks.ca/fr/).

Depuis novembre 2018, je me suis inscrite à cinq webinaires en ligne avec La régénération à l’œuvre. Grâce à ces webinaires, j’ai pu obtenir des idées pour attirer davantage de visiteurs, raconter mon histoire, me servir des médias sociaux, créer une marque et calculer comment fixer les prix pour les visites et les souvenirs au musée. Ces webinaires présentés par des employés et des consultants de la Fiducie nationale du Canada sont durée de 45 minutes et proposent des outils faciles qui peuvent simplifier ces tâches et même parfois voir le fonctionnement de votre musée sous un nouvel œil. Les ateliers sont gratuits (donc parfaits pour les budgets plus restreints des petits musées communautaires), ne prennent pas plus longtemps qu’une pause du midi, puis, vous recevrez les liens pour la présentation après l’atelier (superbe si vous avez besoin de vous rafraîchir la mémoire par la suite).

Une des choses les plus importantes que j’ai apprises m’a été transmise par Jonathan Wade, un professionnel des organisations à but non-lucratif qui possède plus de 25 ans d’expérience et offre ses services de consultation à des centaines d’organisations à but non-lucratif, coopératives et individus qui veulent lancer ou faire croître une entreprise sociale. Il souligne que nous devons valoriser l’expérience muséale – quelque chose qui peut être accompli en imposant un droit d’entrée en échange d’une belle expérience muséale enrichissante. Les gens pensent souvent qu’un produit pour lequel il faut payer est de meilleure qualité qu’un produit offert gratuitement. On peut alors penser aux 4 « P » : le prix (que vous demandez), le produit (que vous offrez), le placement (où le produit est placé) et la promotion (marketing).

The Saint John Jewish Historical Museum, a large Victorian stone mansion with a prominent corner tower

Cela n’est pas trop compliqué, puis on n’a souvent qu’à rajouter sur ce que nous faisons déjà. Le Musée historique juif de Saint John impose des droits d’entrée de 5 $ pour une visite guidée du musée. Si vous avez la chance d’avoir une visite guidée offerte par l’un des bénévoles de la communauté, vous en ressortirez avec beaucoup d’histoires sur la réalité de Saint John d’il y a plusieurs décennies racontées par quelqu’un qui a vécu cette expérience. C’est évidemment de l’argent bien dépensé. 

Trois des webinaires ont traité de l’importance de raconter et de partager l’histoire de notre lieu patrimonial. L’histoire doit être intéressante, inspirante et captivante. Quelques suggestions : parler du caractère unique de votre site, créer des liens affectifs et se concentrer sur les gens – vous n’avez pas besoin d’éviter de parler de l’édifice ou du paysage, mais l’histoire est plus riche lorsqu’elle parle des gens. On suggère même de vous mettre dans la peau du visiteur et de voir votre site à travers leurs yeux.

Il faut aussi penser à qui va raconter l’histoire – votre personnel, vos bénévoles, les membres de la communauté, ou vos partenaires – et pourquoi vous racontez cette histoire – ce que vous voulez que les gens sachent, pour encourager la visite des lieux ou solliciter des dons.

Il vous faut aussi un appel à l’action – pour les visites et les dons – et permettre les commentaires et les questions. Vous devez raconter la bonne histoire pour le bon groupe, ce qui signifie que vous devez savoir qui lit ou visionne vos histoires et trouver comment les captiver. Vous devez être créatifs et audacieux et utiliser du texte, des images et des vidéos qui piqueront leur intérêt et qui assureront la participation de votre public. Chaque histoire doit se terminer par un appel à l’action – poser des questions, faire des commentaires, visiter les lieux, faire un don, faire du bénévolat, etc. 

L’endroit où vous allez partager votre histoire est aussi un choix important. La majorité de l’information se retrouve maintenant en ligne – sur les sites Web et dans les médias sociaux. Il faut choisir la bonne plateforme pour atteindre votre public cible ou trouver un nouveau public. Il y a Facebook, où beaucoup d’utilisateurs, qui avec l’âge, veulent participer dans une discussion, Twitter, où vous ne pouvez pas écrire de longs messages, mais l’information est facile à partager. Il y a aussi Instagram, qui plait aux plus jeunes et qui mise beaucoup sur les images, puis YouTube, où vous pouvez sauvegarder vos vidéos et atteindre un large public. Le webinaire suggère de se concentrer sur une ou deux plateformes seulement, et de bien les maitriser. Essayez de faire deux à trois publications par semaine, utilisez des photos (qui réussissent facilement à attirer l’attention), soyez cohérents en ce qui concerne le calendrier des publications et leur style, puis servez-vous de mots-clés (hashtags). Vous pouvez en créer de nouveaux ou en choisir qui existent déjà et qui s’appliquent bien au contenu. 

Votre lieu patrimonial devrait également avoir une marque. Les éléments d’une bonne marque ajoutent une valeur, sont marquants, viennent chercher le public, font appel aux émotions, sont concis, racontent une histoire et sont cohérents afin de créer une notoriété de marque à long terme. Pour trouver votre marque, vous devez vous poser quelques questions – quel est votre message, qu’est-ce qui est unique chez vous, pourquoi quelqu’un devrait porter attention à votre lieu patrimonial, etc. Une fois que vous avez déterminé votre marque, vous devez l’utiliser de façon cohérente et maintenir votre réputation – lisez les commentaires des gens au sujet de votre établissement et répondez-y, puis demandez aux gens d’aider à en faire la promotion.

Si vous réussissez à bien raconter votre histoire – à faire ressortir le caractère unique de votre établissement, des gens passionnés et des événements intéressants – une augmentation du nombre de visiteurs, de billets vendus et de critiques positives peut également s’ensuivre. 

Le prochain webinaire https://regenerationworks.ca/fr/events/ est le 11 avril : Lieux et perspectives autochtones : ce que vous voulez savoir (Indigenous Heritage Places and Perspectives: What you’ve been wanting to ask). Vérifiez souvent, puisque de nouveaux webinaires s’ajoutent. 

Pour d’autres idées, vous pouvez également consulter la Trousse d’outils : Le marketing pour votre lieu historique – https://regenerationworks.ca/fr/ressources/trousse-doutils-le-marketing-pour-votre-lieu-historique/.

Après avoir entendu les idées des experts, je vais me lancer dans l’écriture d’histoires captivantes sur la communauté juive de Saint John et planifier des événements intéressants. Par quelle histoire vais-je commencer? Restez à l’écoute! 

Katherine Biggs-Craft est la conservatrice du Musée historique juif de Saint John depuis 1998 et réussit à jongler les multiples responsabilités d’un petit musée. Elle est aussi la secrétaire du secteur patrimonial Saint John Fundy.

 

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