Par Kellie Blue-McQuade, Directeur Exécutif, Association Patrimoine Nouveau-Brunswick
Si vous pensez que les musées ne sont que de vieux édifices avec des vieux objets qui accumulent la poussière, il est très probablement que vous n’avez pas visité un musée dernièrement. De nos jours, les musées sont vivants; ce sont des centres pour l’avancement, l’éducation, le mieux-être et la fierté communautaire. Ce sont des endroits où les gens peuvent apprendre sur des sujets qui les intéressent.
La classification ou le terme « musée communautaire » est logique, puisque l’un dépend de l’autre. Les musées d’aujourd’hui ne peuvent pas réussir sans engagement communautaire. Il est plus facile pour un musée de connaître du succès lorsqu’ils sont attentifs aux besoins de leur communauté et créent des liens positifs et des partenariats avec leur communauté.
Monsieur Bruce D. Thibodeau, Ph. D., originaire de Grand-Sault au Nouveau-Brunswick, est le président de Consultants canadiens en arts. Au printemps dernier, il a présenté à la conférence de l’Association des musées canadiens à Toronto sur la nécessité d’impliquer la communauté pour créer un plan stratégique efficace. Un plan stratégique efficace commence par un conseil proactif et un personnel organisé, qui écoutent aux besoins de leur communauté. C’est avec un comité diversifié composé de membres de la communauté que l’élaboration du plan stratégique du musée aura l’impact communautaire le plus profond.
« La gestion de projet stratégique est un résultat interactif, adaptatif et synergique est le résultat d’une
connexion sociale et matérielle, de l’engagement et de la capacité des intervenants à appuyer les gens,
les projets et la communauté du musée. » [Traduction] – Thibodeau et Rüling (2017)
« Rassembler, délibérer et unifier des champions de projets permettra à l’organisation de surmonter un
projet en inertie. Avec la collecte, l’évaluation et l’adaptation stratégique de renseignements avec d’autres alliés du projet, le projet de l’organisation pourra prendre son élan. » [Traduction] – Thibodeau et Rüling (2017)
Le Musée Théâtre Canada et la Galerie d’art d’Ottawa connaissent un grand succès en raison du fait qu’ils ont formé d’importantes relations avec leur communauté.
Éléments clés de leur succès :
- Ils ont commencé en tissant des liens et des relations dans leur communauté. Ils ont écouté à ce que leur communauté voulait, puis y ont donné suite;
- Ils ont mené une étude de faisabilité;
- Ils ont établi leur profil, resté sous le regard du public et préparé un dossier pour justifier l’appui demandé;
- Ils ont trouvé des partenaires privés et publics;
- Tout le monde est resté sur la même page, concentré sur l’objectif et resté positif;
- Ils ont organisé des collectes de fonds qui impliquaient la communauté, ont créé un élan et ont fixé la barre haute.
Lors d’une autre conférence, Marilyn Lajeunesse et Stephan Legari du Musée des beaux-arts de Montréal ont parlé de l’intervention sociale et de l’impact que peut avoir un musée sur la santé et le mieux-être d’une communauté. Ils ont partagé comment les expositions et les programmes spéciaux visant des groupes à besoins spéciaux peuvent être primordiaux dans leur développement et leur mieux-être.
Ils ont également suggéré de travailler avec des professionnels du domaine qui travaillent avec des groupes à besoins spéciaux, comme les jeunes à risque, pour la création de programmes. Cela pourrait faire augmenter le nombre de visiteurs qui ne viendraient possiblement pas autrement. D’autres groupes semblables seraient les gens avec une perte auditive ou visuelle, ou des groupes spécifiques comme le CIVA, la Société Alzheimer ou les adultes victimes de violence familiale ou crimes violents. Ils sont d’avis qu’inviter des personnes vulnérables à visiter un endroit accueillant et non-menaçant comme un musée peut leur permettre de développer certaines compétences spécifiques.
Par exemple, on peut voir des compétences sociales et l’intégration sociale, une stimulation du sens de l’autonomie, une plus grande tolérance de l’opinion des autres, la capacité de s’adapter à un nouvel environnement, des liens plus serrés entre les participants du groupe, une amélioration de leur qualité de vie, une amélioration de leurs capacités expressives, des apprentissages en situation collaborative, une redécouverte de leur autonomie et une facilitation de l’intégration des personnes handicapées à la communauté.
Les groupes de gens à besoins spéciaux peuvent regagner leur confiance et estime de soi en participant à des expositions et des programmes spéciaux qui stimulent l’imagination.